Page:Anatole France - La Révolte des anges.djvu/164

Cette page a été validée par deux contributeurs.

ment, mais au moment même où elle eût dû garder une attitude plus participante et des sentiments plus mutuels, Gilberte s’écria, dans un soubresaut inattendu :

— Mon Dieu ! Maurice, que c’est donc bête de m’avoir dit que mon ange gardien me voit. Tu ne peux pas te figurer comme cette idée me gêne.

Maurice, déconcerté, rappela, d’une façon un peu brutale, son amante au recueillement. Elle déclara qu’elle avait des principes qui l’empêchaient d’accepter l’idée d’une partie carrée avec des anges.


Maurice aspirait à revoir Arcade et n’avait pas d’autre pensée. Il se reprochait amèrement d’avoir, en le quittant, abandonné sa trace, et il réfléchissait jour et nuit au moyen de le retrouver.

À tout hasard, il fit insérer dans la petite correspondance d’un grand journal un avis ainsi conçu : « Maurice à Arcade. Revenez. » Les jours se passèrent et Arcade ne revint point.


Un matin, à sept heures, Maurice alla entendre, à Saint-Sulpice, la messe de M. l’abbé