Page:Anatole France - La Révolte des anges.djvu/121

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Arcade !… Je n’y songeais pas !… Je n’ai plus d’ange gardien, moi !

— Il est vrai, Maurice, vous n’en avez plus.

— Alors qu’est-ce que je deviendrai ?… On a besoin d’un ange gardien. Dites-moi : n’y a-t-il pas de graves inconvénients, n’y a-t-il pas péril à n’en pas avoir ?

— Avant de vous répondre, Maurice, je vous demanderai si vous voulez que je vous parle selon vos croyances, qui furent aussi les miennes, selon les enseignements de l’Église et la foi catholique, ou selon la philosophie naturelle.

— Je me moque bien de votre philosophie naturelle. Répondez-moi conformément à la religion que je crois et que je professe, dans laquelle je veux vivre et mourir.

— Eh bien ! mon cher Maurice, la perte de votre ange gardien vous privera probablement de certains secours spirituels, de certaines grâces célestes. Je vous exprime à ce sujet le sentiment constant de l’Église. Vous manquerez d’une assistance, d’un appui, d’un réconfort qui vous eussent guidé et affermi dans la voie du salut. Vous aurez moins de force pour