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Paris, candidat de la présidence. Il y a ensuite l’abbé Lavardin, vicaire général à Grenoble. Celui-là est appuyé ostensiblement par le nonce.

— Je n’ai pas l’honneur de connaître M. Lavardin, mais je ne crois pas qu’il soit le candidat de la nonciature. Il se peut que le nonce ait son préféré. Mais certainement ce préféré demeure inconnu. La nonciature ne sollicite pas en faveur de ses protégés. Elle se les fait imposer.

— Ah ! ah ! monsieur l’abbé, ils sont malins à la nonciature !

— Monsieur le préfet, les hommes n’y sont pas tous éminents par eux-mêmes ; mais ils ont pour eux la tradition et la durée et leur conduite est soumise à des règles séculaires. C’est là une force, monsieur le préfet, une grande force.

— Bigre oui ! Mais nous disions qu’il y avait le candidat de la présidence et le candidat de la nonciature. Il y a aussi le can-