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et de lui demander affectueusement s’il avait, au moins, des chaussures imperméables et s’il ne boirait pas un verre de punch.

Cette salle immense brillait, sous sa voûte à nervures, de plus de fer que l’Armeria de Madrid. Le financier avait formé là, en deux ou trois coups d’argent, une collection d’armes telle que n’en eut pas Spitzer lui-même. Les trois siècles de l’armure de plates y figuraient sous les formes en usage dans tous les pays d’Europe. Sur la cheminée monumentale, gardée par deux Brabançons à la braconnière glorieuse, se dressait de profil une armure de condottiere enfourchant une armure de cheval, avec le chanfrein à vue, la muserolle, la barde de crinière et la barde de poitrail, la tonnelle et le garde-queue. Du haut en bas des murailles s’étalaient d’éclatantes panoplies, casques, bassinets, armets, salades, morions, cabassets, bourguignotes, chapeaux de fer, hau-