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sentir en parfait accord avec vous sur un point qui doit en effet nous être commun ; souffrez que, pénétrant les sentiments qui ont dû vous agiter en ces longs jours d’épreuve et de consolation, je m’unisse à vous dans un élan patriotique. Oh ! combien a dû gémir votre cœur généreux, quand vous avez vu cette poignée d’hommes égarés jeter l’injure à l’armée, sous prétexte de défendre la justice et la vérité, comme s’il pouvait y avoir une vérité et une justice en opposition avec l’ordre des sociétés et la hiérarchie des puissances établies par Dieu lui-même sur la terre ! Et de quelle joie ce même cœur a été rempli au spectacle de la nation levée tout entière, sans acception de parti, pour acclamer notre vaillante armée, l’armée de Clovis, de Charlemagne et de saint Louis, de Godefroy de Bouillon, de Jeanne d’Arc et de Bayard, pour embrasser sa cause et venger ses injures ! Oh ! avec quelle satisfaction n’avez-vous pas contemplé