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qui ne déplaisait pas à madame de Gromance, peu soucieuse de fournir des explications claires et d’établir une situation nette. Cette charmante femme lui disait, au besoin : « Je n’ai jamais été qu’à toi », mais c’était moins dans l’envie de le persuader que pour bien dire et pour employer le langage le plus convenable dans la circonstance. Et dans ces moments-là, qui étaient ceux où il réfléchissait le moins, il n’était pas frappé des difficultés énormes que comportait la croyance à une telle affirmation. Les doutes lui venaient après, par le raisonnement.

Il les exprimait en propos ironiques et cruels. Et il pratiquait l’art de tenir sa pensée dans un vague inquiétant. Cette fois, il fut moins maussade que d’habitude, médiocrement amer, et laissa voir peu de jalousie et de défiance. Il ne montra de mauvaise humeur strictement que ce qu’il est naturel d’en avoir après la satisfaction du désir. Madame de Gromance devait s’attendre pré-