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— Parce que ces doctrines ne sont pas appropriées au grand nombre, et qu’il faut parler comme la foule, si l’on ne peut penser comme elle. C’est la communauté des croyances qui fait les peuples forts.

— Ce qui est vrai, répliqua M. Bergeret, c’est que les hommes animés d’une foi commune n’ont rien de plus pressé que d’exterminer ceux qui pensent différemment, surtout quand la différence est très petite.

— Nous allons entendre trois discours, dit M. Mazure.

M. Mazure se trompait. Cinq discours furent prononcés, dont personne n’entendit rien. Les cris de « Vive l’armée ! » éclatèrent sur le passage du général Cartier de Chalmot. M. Leterrier et M. Bergeret furent poursuivis par les huées de la jeunesse nationaliste.