Page:Anatole France - L’Anneau d’améthyste.djvu/212

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Quand ils entrèrent, le Dies iræ déroulait ses amples formules. M. Bergeret était derrière M. Laprat-Teulet. Il voyait du côté de l’évangile, réservé aux femmes, madame de Gromance, blanche dans ses vêtements sombres, les yeux comme des fleurs, et vides de toute pensée. Il la trouva plus désirable en cela. Le chantre fit jaillir dans la vaste nef cette strophe de la prose des morts :


Qui latronem exaudisti
Et Mariam absolvisti,
Mihi quoque spem dedisti.


— Vous entendez, Fornerol, dit M. Bergeret : « Qui latronem exaudisti… Toi qui as exaucé un larron et absous une pécheresse, à moi aussi tu as donné l’espérance. » Il y a sans doute quelque grandeur à dicter ce langage à toute une assemblée. Le mérite en revient à ces visionnaires farouches et doux des Abruzzes, à ces pauvres serviteurs des pauvres, à ces fous aimables qui renon-