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Il songeait ainsi, quand la vieille Angélique, suant et soufflant, entra dans le cabinet. Elle ouvrit la porte d’abord, et frappa ensuite. Elle n’entrait jamais sans frapper. Quand elle ne l’avait point fait avant, elle le faisait après ; car elle avait de l’usage et savait à quoi la politesse l’obligeait. Elle entra donc, frappa et dit :

— Monsieur, je viens reprendre le chien.

M. Bergeret entendit cette parole avec un déplaisir sensible. Il n’avait point encore examiné ses droits sur Riquet. Il s’apercevait qu’il n’en avait point, et il était triste à l’idée que madame Borniche pouvait le séparer de cette bête. Car enfin Riquet appartenait à madame Borniche. Il répondit, en affectant l’indifférence :

— Il dort ; laissez-le dormir.

— Je ne le vois seulement pas, dit la vieille Angélique.

— Il est là, dit M. Bergeret, au fond de mon fauteuil.