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avec Riquet, M. Bergeret travaillait à son Virgilius nauticus, le hasard voulut que, pour résoudre une difficulté soudaine, il eût besoin de consulter le petit Manuel d’Ottfried Müller, qui se trouvait précisément à un doigt du plafond.

Pour y atteindre, il n’était pas besoin d’une de ces hautes échelles à roulettes, surmontée d’une balustrade et d’une tablette, comme il y en avait dans la bibliothèque de la ville, et comme en eurent tous les grands bibliophiles du xviie siècle, du xviiie et du xixe, desquels plusieurs en tombèrent et ainsi moururent honorablement, de la manière qui est rapportée dans le traité intitulé : Des bibliophiles qui moururent en tombant de leur échelle. Non, certes, il n’en fallait pas tant à M. Bergeret. Un escabeau pliant, à cinq ou six degrés, eût très bien fait son affaire. Il avait vu naguère, dans la boutique de l’ébéniste Clérambaut, sur la rue de Josde, un meuble de ce genre, qui, replié, avait fort