ments de sa vie humble et méditative. Il s’emménageait avec zèle. Et, quand il était fatigué d’accrocher des tableaux et de placer des meubles, il s’enfonçait dans quelque livre, doutant encore s’il devait s’y plaire, puisque ce livre était une chose humaine, et s’y plaisant enfin. Il lut quelques pages d’un ouvrage sur « le progrès réalisé par les sociétés modernes ». Et il songea :
« Soyons humbles. Ne nous croyons pas excellents, car nous ne le sommes pas. En nous regardant nous-mêmes, découvrons notre véritable figure qui est rude et violente comme celle de nos pères, et puisque nous avons sur eux l’avantage d’une plus longue tradition, connaissons du moins la suite et la continuité de notre ignorance. »
Ainsi songeait M. Bergeret tandis qu’il s’emménageait. Il n’était pas triste. Il n’était pas gai non plus, pensant qu’il désirerait toujours en vain madame de Gromance, ne sachant pas qu’elle n’était précieuse pour