Page:Anatole France - L’Anneau d’améthyste.djvu/148

Cette page a été validée par deux contributeurs.

qu’il en eut les flancs coupés et que, posant son gibier à terre, il s’assit sur le bord du chemin pour lancer à l’aise les éclats de son rire héroïque. Il remplit longtemps la vallée des sons de son gosier joyeux. Le soleil, qui descendait à l’horizon, répandait sa pourpre sur les nuées et faisait briller la cime des monts. Sous les pins noirs et les mélèzes chevelus, le héros riait encore. Enfin il se leva, délia les deux petits hommes-singes, puis, les ayant admonestés, il les laissa libres, et reprit dans la nuit, par la montagne, son rude chemin. Vous voyez qu’il était bonhomme.

— Cher maître, dit M. Goubin, permettez-moi de vous faire une question. Pensez-vous que Paul-Louis Courier soit un bon sujet pour une thèse de doctorat ? Parce que, dès que j’aurai passé ma licence…