geait à manger des moutons entiers, à vider des amphores de vin noir et lui faisait faire des sottises pour des femmes qui ne valaient pas grand’chose. Le héros qui portait avec sa massue la paix heureuse et la justice auguste par le monde, le fils de Zeus, s’endormait parfois au coin d’une borne comme un simple poivrot ou logeait pendant des semaines et des mois chez une fille dont il était devenu l’amant de cœur. De là sa mélancolie. Avec une âme simple, obéissante, amie de la justice, avec des muscles puissants, il était à craindre qu’il ne devînt jamais qu’un excellent militaire, un gendarme transcendant. Mais ses faiblesses, ses expériences malheureuses, ses fautes lui agrandirent l’âme, la lui ouvrirent sur la diversité de la vie et trempèrent de douceur sa bonté terrible.
— Mon cher maître, demanda M. Goubin, ne croyez-vous pas qu’Hercule est le soleil, que ses douze travaux sont les signes du