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j’aime le chic. Je le veux par snobisme : je suis snob. Par vanité : je suis vaniteux. Je le veux parce que je serais flatté de dîner à la Saint-Hubert chez les Brécé. Le bouton de Brécé, je crois qu’il m’irait bien ! J’en ai très envie, je ne le cache pas. Je n’ai pas de fausse honte… ni de vraie non plus, d’ailleurs… Écoutez-moi, monsieur l’abbé : j’ai une chose très importante à vous dire. Il faut que vous sachiez qu’en demandant le bouton au duc de Brécé, vous ne ferez que réclamer ce qui m’est dû… parfaitement… ce qui m’est dû. J’ai des propriétés dans le pays. Je ne tue pas les cerfs, je laisse passer sur moi, je laisse attaquer sur moi ; ce sont des procédés qui méritent des égards et de la reconnaissance. Monsieur de Brécé doit le bouton à ce bon petit voisin d’Ernest.

L’abbé ne répondit rien ; visiblement il résistait et se refusait. Le jeune Bonmont reprit :