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avait pris en main, au cercle, la cause de l’armée à laquelle il avait appartenu comme officier de cavalerie. Il avait fortement resserré les liens qui l’unissaient à la grande famille. Il avait même giflé un juif qui demandait dans un café l’Annuaire militaire.

Madame de Bonmont l’aimait et l’admirait, mais elle n’était pas heureuse.

Elle leva la tête, ouvrit tout grands ses yeux jolis comme des fleurs, et dit :

— Le siège du bienheureux Loup, apôtre de… Continuez, monsieur l’abbé. Vous m’intéressez beaucoup.

Madame de Bonmont était destinée à chercher les douceurs d’un paisible amour dans des âmes peu propres à les lui assurer. Cette sentimentale Élisabeth avait toujours donné son cœur à de terribles aventuriers. Du vivant du baron Jules, elle avait aimé tendrement le fils d’un obscur sénateur, le jeune X…, fameux pour avoir, à lui seul,