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Les travaux de son apostolat étaient souvent pénibles. On trouve, dans sa biographie, un trait qui vous touchera par sa grâce naïve. Un jour qu’il traversait les campagnes couvertes de glace, le bienheureux s’arrêta, pour se chauffer, dans la maison d’un sénateur. Celui-ci, qui traitait alors ses compagnons de plaisir, tint avec eux, devant l’apôtre, des propos déshonnêtes. Loup tenta de réprimer ces discours. « Mes fils, dit-il au sénateur et à ses hôtes, ne savez-vous point qu’au jour du jugement vous aurez à répondre de toute parole vaine ? » Mais eux, méprisant les exhortations du saint homme, redoublèrent, en leurs propos, d’indécence et d’impiété. Pour lors, secouant la poussière de ses souliers, le bienheureux leur dit : « J’ai voulu, à cause du froid, chauffer un peu à votre feu mon corps fatigué. Mais vos coupables discours me forcent de m’éloigner tout glacé encore. »

Madame de Bonmont songeait avec tris-