Page:Anatole France - L’Anneau d’améthyste.djvu/107

Cette page a été validée par deux contributeurs.

ensemble à lui faire croire qu’il était mal d’aimer Rara. Elle songeait qu’elle ne le verrait pas à Montil et que, peut-être, en ce moment même, il la trompait. Elle savait qu’il fréquentait les filles presque autant que les huissiers, et elle l’avait vu aux courses avec de vieilles cocottes auxquelles il lançait des regards empoisonnés tout en leur passant une lorgnette ou en leur mettant leur manteau. Car le pauvre ami ne pouvait se débarrasser d’une foule de personnes gênantes, qui le tenaient pour des raisons auxquelles on ne comprenait rien quand il les expliquait. Elle était malheureuse. Elle soupira.

M. l’abbé Guitrel songeait à l’évêché de Tourcoing. Son rival, M. l’abbé Lantaigne, était détruit. Il s’abîmait dans la ruine du séminaire, sous le papier timbré du boucher Lafolie. Mais les compétiteurs étaient nombreux, à la succession de Monseigneur Duclou. Un premier vicaire d’une des