tion, leur impudence et leur obscénité procèdent de leur nature féminine, ainsi que l’a démontré le poète Virgile en son Énéide. Elles participent de la malédiction d’Ève.
— Ne parlons plus de la malédiction d’Ève, dit le Seigneur. La seconde Ève a racheté la première.
Paul Orose, auteur d’une histoire universelle que Bossuet devait plus tard imiter, se leva et supplia le Seigneur :
— Seigneur, entendez ma prière et celle d’Antoine. Ne fabriquez plus de monstres à la façon des centaures, des sirènes et des faunes, chers aux Grecs assembleurs de fables. Vous n’en aurez aucune satisfaction. Ces sortes de monstres ont des inclinations païennes et leur double nature ne les dispose pas à la pureté des mœurs.
Le suave Lactance répliqua en ces termes :
— Celui qui vient de parler est assurément le meilleur historien qui soit dans le Paradis, puisqu’Hérodote, Thucydide, Polybe, Tite-Live, Velleius Paterculus, Cornélius Népos, Suétone, Manéthon, Diodore de Sicile, Dion Cassius, Lampride, sont privés de la vue de Dieu et que Tacite souffre en enfer les tourments dus aux blasphémateurs. Mais il s’en faut que Paul Orose connaisse aussi bien les cieux que la terre. Car il ne songe point que les anges, qui procèdent de l’homme et de l’oiseau, sont la pureté même.