Page:Anatole France - L’Île des Pingouins.djvu/61

Cette page a été validée par deux contributeurs.


CHAPITRE VII

UNE ASSEMBLÉE AU PARADIS
(suite et fin)


Sainte Catherine se rendit dans l’assemblée, la tête ceinte d’une couronne d’émeraudes, de saphirs et de perles, et vêtue d’une robe de drap d’or. Elle portait au côté une roue flamboyante, image de celle dont les éclats avaient frappé ses persécuteurs.

Le Seigneur l’ayant invitée à parler, elle s’exprima en ces termes :

— Seigneur, pour résoudre le problème que vous daignez me soumettre, je n’étudierai pas les mœurs des animaux en général, ni celles des oiseaux en particulier. Je ferai seulement remarquer aux docteurs, confesseurs et pontifes, réunis dans cette assemblée, que la séparation entre l’homme et l’animal n’est pas complète, puisqu’il se trouve des monstres qui procèdent à la fois de l’un et de l’autre. Tels sont les chimères,