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sacrement conditionnel, éventuel. Le prêtre bénit par avance un acte ; il est évident que, si l’acte n’est pas consommé, la bénédiction demeure sans effet. Cela saute aux yeux. J’ai connu sur la terre, dans la ville d’Antrim, un homme riche nommé Sadoc qui, vivant en concubinage avec une femme, la rendit mère de neuf enfants. Sur ses vieux jours, cédant à mes objurgations, il consentit à l’épouser et je bénis leur union. Malheureusement le grand âge de Sadoc l’empêcha de consommer le mariage. Peu de temps après, il perdit tous ses biens et Germaine (tel était le nom de cette femme), ne se sentant point en état de supporter l’indigence, demanda l’annulation d’un mariage qui n’avait point de réalité. Le pape accueillit sa demande, car elle était juste. Voilà pour le mariage. Mais le baptême est conféré sans restrictions ni réserves d’aucune sorte. Il n’y a point de doute : c’est un sacrement que les pingouins ont reçu.

Appelé à donner son avis, le pape saint Damase s’exprima en ces termes :

— Pour savoir si un baptême est valable et produira ses conséquences, c’est-à-dire la sanctification, il faut considérer qui le donne et non qui le reçoit. En effet, la vertu sanctifiante de ce sacrement résulte de l’acte extérieur par lequel il est conféré, sans que le baptisé coopère à sa propre sanctification par aucun acte personnel ;