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rassuraient plus lentement. Mais à la Bourse le groupe à la hausse sema les nouvelles optimistes, et par un puissant effort enraya la baisse ; les affaires reprirent. Les journaux à grand tirage secondèrent le mouvement ; ils montrèrent, avec une patriotique éloquence, l’intangible capital se riant des assauts de quelques lâches criminels et la richesse publique poursuivant, en dépit des vaines menaces, sa sereine ascension ; ils étaient sincères et ils y trouvaient leur compte. On oublia, on nia les attentats. Le dimanche, aux courses, les tribunes se garnirent de femmes chargées, appesanties de perles, de diamants. On s’aperçut avec joie que les capitalistes n’avaient pas souffert. Les milliardaires, au pesage, furent acclamés.

Le lendemain la gare du sud, le trust du pétrole et la prodigieuse église bâtie aux frais de Thomas Morcellet sautèrent ; trente maisons brûlèrent ; un commencement d’incendie se déclara dans les docks. Les pompiers furent admirables de dévouement et d’intrépidité. Ils manœuvraient avec une précision automatique leurs longues échelles de fer et montaient jusqu’au trentième étage des maisons pour arracher des malheureux aux flammes. Les soldats firent avec entrain le service d’ordre et reçurent une double ration de café. Mais ces nouveaux sinistres déchaînèrent la panique. Des millions de personnes, qui voulaient partir tout de suite en emportant leur argent, se