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prendre, émouvoir. Les femmes se plaignaient seulement qu’il s’élevât contre les vices avec une rudesse excessive, en des termes crus qui les faisaient rougir. Elles ne l’en aimaient pas moins.

Il traita, dans son sermon, de la septième épreuve de sainte Orberose qui fut tentée par le dragon qu’elle allait combattre. Mais elle ne succomba pas et elle désarma le monstre.

L’orateur démontra sans peine qu’avec l’aide de sainte Orberose et forts des vertus qu’elle nous inspire, nous terrasserons à notre tour les dragons qui fondent sur nous, prêts à nous dévorer, le dragon du doute, le dragon de l’impiété, le dragon de l’oubli des devoirs religieux. Il en tira la preuve que l’œuvre de la dévotion à sainte Orberose était une œuvre de régénération sociale et il conclut par un ardent appel « aux fidèles soucieux de se faire les instruments de la miséricorde divine, jaloux de devenir les soutiens et les nourriciers de l’œuvre de sainte Orberose et de lui fournir tous les moyens dont elle a besoin pour prendre son essor et porter ses fruits salutaires[1] ».

À l’issue de la cérémonie, le révérend père Douillard se tenait, dans la sacristie, à la disposition des fidèles désireux d’obtenir des renseignements sur l’œuvre ou d’apporter leur contribution. Mademoiselle Clarence avait un mot à dire au

  1. Cf. J. Ernest-Charles, le Censeur, mai-août 1907, p. 562, col. 2.