le recevoir et exprima le vœu que la vigilance et la fermeté du gouvernement s’élevassent à la hauteur des circonstances. Il serra la main à chacun des ministres et, passant devant le général Greatauk, il lui souffla à l’oreille :
— Marche droit, crapule, ou je publie le dossier Maloury !
Quelques jours après, par un vote unanime des Chambres, émis sur un projet favorable du gouvernement, l’association des antipyrots fut reconnue d’utilité publique.
Aussitôt, l’association envoya en Marsouinie, au château de Chitterlings, où Crucho mangeait le pain amer de l’exil, une délégation chargée d’assurer le prince de l’amour et du dévouement des ligueurs antipyrots.
Cependant les pyrotins croissaient en nombre ; on en comptait maintenant dix mille. Ils avaient, sur les boulevards, leurs cafés attitrés. Les patriotes avaient les leurs, plus riches et plus vastes ; tous les soirs d’une terrasse à l’autre jaillissaient les bocks, les soucoupes, les porte-allumettes, les carafes, les chaises et les tables ; les glaces volaient en éclats ; l’ombre, en confondant les coups, corrigeait l’inégalité du nombre et les brigades noires terminaient la lutte en foulant indifféremment les combattants des deux parties sous leurs semelles aux clous acérés.
Une de ces nuits glorieuses, comme le prince