Page:Anatole France - L’Île des Pingouins.djvu/183

Cette page a été validée par deux contributeurs.

ne poursuivaient plus de leurs outrages les nymphes des fontaines, des bois et des montagnes ; ils plaçaient dans leurs jardins les images des Muses et des Grâces décentes et rendaient à la Déesse aux lèvres d’ambroisie, volupté des hommes et des dieux, ses antiques honneurs. Ils se réconciliaient avec la nature ; ils foulaient aux pieds les vaines terreurs et levaient les yeux au ciel sans crainte d’y lire, comme autrefois, des signes de colère et des menaces de damnation.

À ce spectacle Ægidius Aucupis rappela dans son esprit ce qu’avaient annoncé les deux esturgeons de la mer d’Erin.