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monstre. Et le dragon sortira des rochers et je lui passerai ma ceinture autour du col, et je le conduirai en laisse comme un chien docile.

— Ne te feras-tu pas accompagner d’un homme courageux et plein de piété, qui tuera le dragon ? demanda Maël.

— Tu l’as dit, ô vieillard : je livrerai le monstre à Kraken qui l’égorgera de son épée étincelante. Car il faut que tu saches que le noble Kraken, qu’on croyait mort, reviendra parmi les Pingouins et qu’il tuera le dragon. Et du ventre de la bête sortiront les petits enfants qu’elle a dévorés.

— Ce que tu m’annonces, ô vierge, s’écria l’apôtre, me semble prodigieux et au-dessus de la puissance humaine.

— Ce l’est, répliqua la vierge Orberose. Mais apprends, ô Maël, que j’ai eu révélation que, pour loyer de sa délivrance, le peuple pingouin devra payer au chevalier Kraken un tribut annuel de trois cents poulets, douze moutons, deux bœufs, trois cochons, mil huit cents imaux de blé et les légumes de saison ; et qu’en outre, les enfants qui sortiront du ventre du dragon seront donnés et laissés audit Kraken pour le servir et lui obéir en toutes choses.

» Si le peuple pingouin manquait à tenir ses engagements, un nouveau dragon aborderait dans l’île, plus terrible que le premier. J’ai dit.