— Comment le dragon est-il grand ?
Et il leur fut répondu :
— Grand comme un bœuf.
— Comme les grands navires de commerce des Bretons.
— Il est de la taille d’un homme.
— Il est plus haut que le figuier sous lequel vous êtes assis.
— Il est gros comme un chien.
Interrogés enfin sur sa couleur, les habitants dirent :
— Rouge.
— Verte.
— Bleue.
— Jaune.
— Il a la tête d’un beau vert ; les ailes sont orange vif, lavé de rose ; les bords d’un gris d’argent ; la croupe et la queue rayées de bandes brunes et roses, le ventre jaune vif, moucheté de noir.
— Sa couleur ? Il n’a pas de couleur.
— Il est couleur de dragon.
Après avoir entendu ces témoignages, les Anciens demeurèrent incertains sur ce qu’il y avait à faire. Les uns proposaient d’épier le dragon, de le surprendre et de l’accabler d’une multitude de flèches. D’autres, considérant qu’il était vain de s’opposer par la force à un monstre si puissant, conseillaient de l’apaiser par des offrandes.