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travail. Ce travail sera vivement critiqué, et l’on me fera sans doute des questions auxquelles il me sera difficile de répondre. Le texte que j’ai suivi n’est pas de la main du diacre Georges. Je ne sais s’il est complet. Je prévois qu’on signalera des lacunes et des interpolations. M. Schlumberger tiendra pour suspects divers protocoles employés au cours du récit, et M. Alfred Rambaud contestera l’épisode du vieillard Porou. Je réponds d’avance que, n’ayant qu’un seul texte, c’est celui-là que j’ai dû suivre. Il est en fort mauvais état et peu lisible. Mais il faut dire que tous les chefs-d’œuvre de l’antiquité classique, dont nous faisons nos délices, nous sont parvenus dans cet état. J’ai de bonnes raisons de croire qu’en lisant le texte de mon diacre j’ai fait d’énormes bévues et que ma traduction fourmille de contresens. Elle n’est même, peut-être, qu’un contresens perpétuel. Si cela n’y paraît pas autant qu’on pouvait le craindre, c’est qu’il est constant que le texte le plus inintelligible a toujours un sens pour celui qui le traduit. Sans cela l’érudition n’aurait point de raison d’être. J’ai conféré la