Page:Anatole France - L’Étui de nacre.djvu/307

Cette page a été validée par deux contributeurs.




LE PETIT SOLDAT DE PLOMB



Cette nuit-là, comme la fièvre de l’ « influenza » m’empêchait de dormir, j’entendis très distinctement trois coups frappés sur la glace d’une vitrine qui est à côté de mon lit et dans laquelle vivent pêle-mêle des figurines en porcelaine de Saxe ou en biscuit de Sèvres, des statuettes en terre cuite de Tanagra ou de Myrina, des petits bronzes de la Renaissance, des ivoires japonais, des verres de Venise, des tasses de Chine, des boîtes en vernis Martin, des plateaux de laque, des coffrets d’émail ; enfin, mille riens que je vénère par fétichisme et qu’anime pour moi le