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LA MORT ACCORDÉE



Après avoir erré longtemps dans les rues désertes, André alla s’asseoir au bord de la Seine et regarda l’eau blanchir cette colline où habitait Lucie, sa maîtresse, aux jours de joie et d’espérance.

De longtemps il n’avait été si calme.

À huit heures, il prit un bain. Il entra chez un traiteur du Palais-Royal et regarda les papiers publics en attendant son repas. Il lut dans le Courrier de l’Égalité la liste des condamnés à mort exécutés sur la place de la Révolution le 24 floréal.

Il déjeuna de bon appétit. Puis il se leva,