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l’étui de nacre

vous une main prophétique, vous m’avez fait voir par avance les jours d’épreuve, les jours de crime et d’épouvante ? Vous avez arrêté sur mes lèvres l’aveu de mon amour, et vous m’avez dit : « Vivez, combattez pour la justice et pour la liberté. » Madame, depuis que votre main, que je n’ai pas assez couverte de larmes et de baisers, m’a montré la voie, j’ai marché hardiment. Je vous ai obéi, j’ai écrit, j’ai parlé. Pendant deux ans, j’ai combattu sans trêve les brouillons faméliques qui sèment le trouble et la haine, les tribuns qui séduisent le peuple par les démonstrations convulsives d’un faux amour et les lâches qui sacrifient aux dominations prochaines.

Elle m’arrêta d’un geste et me fit signe d’écouter. Nous entendîmes alors venir, à travers l’air embaumé du jardin, où chantaient les oiseaux, des cris lointains de mort : « À la lanterne, l’aristocrate !… Sa tête sur une pique ! »

Pâle, immobile, elle tenait un doigt sur la bouche.

— C’est, repris-je, quelque malheureux qu’ils poursuivent. Ils font des visites domiciliaires et des arrestations nuit et jour dans