de sa bêche, se tenait dans le cercle des curieux, battit des mains à la vue d’un si grand embrassement. Alors de jeunes patriotes qui l’entouraient le poussèrent en riant vers l’embrassante dame, qui l’embrassa au milieu des acclamations. M. Mille m’embrassa, j’embrassai M. Mille.
— Les beaux vers ! s’écriait encore la dame au grand chapeau. Bravo, Mille ! C’est du Jean-Baptiste !
— Oh ! fit M. Mille avec modestie, la tête sur l’épaule, et la joue ronde et rouge comme une pomme.
— Oui, du pur Jean-Baptiste ! répétait la dame ; il faut chanter cela sur l’air « du serin qui te fait envie ».
— Vous êtes trop honnête, lui répondit M. Mille. Permettez-moi, madame Berthemet, de vous présenter mon ami Pierre Aubier, qui vient du Limousin. Il a du mérite et se fera à l’air de Paris.
— Ce cher enfant, répondit madame Berthemet en me pressant la main. Qu’il vienne chez nous. Amenez-nous-le, monsieur Mille. Nous faisons de la musique tous les jeudis.