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l’étui de nacre

lébré sa bienfaisance dans des vers dont je ne suis pas trop mécontent. Connaissez-vous la terre de Puybonne ? Non ! C’est un séjour enchanteur. Mes vers vous en feront connaître les beautés. Je vais vous les dire :

Vallon délicieux, asile du repos,
Bocages toujours verts, où l’onde la plus pure
Roule paisiblement ses flots,
Et vient mêler son doux murmure
Aux tendres concerts des oiseaux,
Que mon cœur est ému de vos beautés champêtres !
Que j’aime à confier, sous ces riants berceaux,
Le doux nom d’une nymphe à l’écorce des hêtres.
De ces beaux lieux Puybonne est possesseur ;
Avec lui la bonté, la douce bienfaisance,
Dans ce palais habitent en silence
Le sentiment y retient le bonheur.
Puybonne enseigne aux folâtres bergères
À s’assembler sous les ormeaux,
Il se mêle parfois à leurs danses légères,
Puis il leur donne des troupeaux.

J’étais émerveillé. Je n’avais rien entendu à Langres d’aussi galant, et je reconnus qu’il y avait dans l’air de Paris un je ne sais quoi qui ne se trouve point ailleurs.

L’après-dîner, j’allais visiter les principaux monuments de la ville. Le génie des arts a