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LE MANUSCRIT
D’UN MÉDECIN DE VILLAGE



Le docteur H***, récemment décédé à Servigny (Aisne), où il exerçait depuis plus de quarante ans la médecine, a laissé un journal qu’il ne destinait pas à la publicité. Je n’oserais point publier le manuscrit intégralement, ni même en donner des fragments de quelque étendue, bien que beaucoup de personnes pensent aujourd’hui, avec M. Taine, qu’il convient surtout d’imprimer ce qui n’a pas été fait pour l’impression. Pour dire des choses intéressantes, il ne suffit pas, quoi qu’on dise, de n’être pas un écrivain. Le mémorial de mon médecin ennuierait par sa rusticité monotone.