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l’étui de nacre

barde était robuste. Il vous prit notre Gestas par les épaules et vous le jeta dehors.

Gestas, dans la rue, n’avait qu’une idée en tête, qui était de rentrer dans l’église par une porte latérale afin de surprendre, s’il était possible, le suisse sur ses derrières et de mettre la main sur un petit vicaire qui consentît à l’entendre en confession.

Malheureusement pour le succès de ce dessein, l’église était entourée de vieilles maisons et Gestas se perdit sans espoir de retour dans un dédale inextricable de rues, de ruelles, d’impasses et de venelles.

Il s’y trouvait un marchand de vin où le pauvre pénitent pensa se consoler dans l’absinthe. Il y parvint. Mais il lui poussa bientôt un nouveau repentir. Et c’est ce qui assure ses amis dans l’espérance qu’il sera sauvé. Il a la foi, la foi simple, forte et naïve. Ce sont les œuvres plutôt qui lui manqueraient. Pourtant il ne faut pas désespérer de lui, puisque lui-même il ne désespère jamais.

Sans entrer dans les difficultés considérables de la prédestination ni considérer à ce sujet