enclins à prendre en douce pitié un plaisir que nous ne partagions pas. Nous échangions d’assez jolis riens, quand l’un de nous, un député aimable, M. B…, nous dit :
— Vous savez : Wood est ici.
À cette nouvelle, chacun se récria :
— Wood ? Leslie Wood ? pas possible ! Il y a dix ans qu’on ne l’a vu à Paris. On ne sait ce qu’il est devenu.
— On dit qu’il a fondé une république noire au bord du Victoria-Nyanza.
— C’est un conte ! Vous savez qu’il est prodigieusement riche et que c’est un grand réalisateur d’impossibilités. Il habite, à Ceylan, un palais féerique, au milieu de jardins enchantés où, nuit et jour, dansent des bayadères.
— Comment pouvez-vous croire des bêtises pareilles ? La vérité est que Leslie Wood est allé, avec une Bible et une carabine, évangéliser les Zoulous.
M. B… reprit à voix basse :
— Il est ici ; regardez plutôt.
Et il nous désigna, d’un mouvement de la tête et des prunelles, un homme appuyé à