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III


Voyant un tel concours de louanges et une si belle moisson d’œuvres, Barnabé se lamentait de son ignorance et de sa simplicité.

— Hélas, soupirait-il en se promenant seul dans le petit jardin sans ombre du couvent, je suis bien malheureux de ne pouvoir, comme mes frères, louer dignement la sainte Mère de Dieu à laquelle j’ai voué la tendresse de mon cœur. Hélas ! hélas ! je suis un homme rude et sans art, et je n’ai pour votre service, madame la Vierge, ni sermons édifiants, ni traités bien divisés selon les règles, ni fines peintures, ni statues exactement taillées, ni