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Elle souffre patiemment les humiliations. Elle cède à la violence. Elle aura toujours le droit de révoquer les concessions arrachées à sa faiblesse. Elle peut toujours dire qu’elle signa contrainte et forcée. Tout pouvoir qui traite avec elle la violente et la force, par cela même qu’il traite au lieu d’obéir et dispute avec sa reine dépouillée, quand il devrait baiser la poussière de ses pieds. Elle aura toujours le droit de protester qu’elle n’était pas libre. Elle n’est pas libre tant qu’elle ne commande pas.

Elle alléguera qu’elle a cédé ce qu’il ne lui était pas permis de céder, qu’elle n’avait pas licence d’aliéner la moindre parcelle de son domaine et de son autorité, et qu’on le savait bien et qu’il ne fallait pas traiter avec elle, ce qui est vrai.