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des femmes en camisole et des hommes en manches de chemise, dans le négligé du travail ou de la flânerie.

Telle était la maison Haviland à ses derniers jours.

M. Fellaire de Sisac, chargé des intérêts du propriétaire, l’avait visitée. Il avait constaté trente mètres de façade, deux boutiques avec dépendances et trente-deux exploitations diverses avec matériel, y compris la remise, où une marchande des quatre-saisons remisait sa voiture, et la mansarde, où une ouvrière cousait à la mécanique. Le tout fut mentionné dans un rapport destiné à édifier sur la valeur de l’immeuble le conseil nommé par l’administration de la Ville à l’effet d’indemniser les propriétaires expropriés. Dans le cas probable où l’affaire serait portée devant le tribunal compétent, M. Fellaire de Sisac fournirait l’avoué et l’avocat.

M. Fellaire de Sisac invita M. Haviland à dîner d’abord à Paris, puis à Meudon. Il faisait passer toute sa clientèle à sa table, agissant de la sorte par politique et par inclination. C’est devant les verres qu’il savait manier les hommes ; il