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entr’ouvert son manteau tragiquement doublé d’antiques peaux de lapin, elle découvrit un petit livre écorné.

— Ce sont les lettres de madame de Sévigné, dit-elle. Vous savez que je fais, dimanche prochain, une lecture des plus belles lettres de madame de Sévigné.

— Où ça ? demanda Fagette.

— Salle Renard.

Ce devait être une salle ignorée et lointaine. Nanteuil et Fagette ne la connaissaient pas.

— Je donne cette lecture au bénéfice des trois pauvres orphelins qu’a laissés l’artiste Lacour, mort si tristement de phtisie, cet hiver. Mes mignonnes, je compte sur vous pour placer des billets.

— C’est vrai, tout de même, qu’elle est ridicule, Marie-Claire ! dit Nanteuil.

On gratta à la porte de la baignoire. C’était Constantin Marc, le jeune auteur d’une pièce que l’Odéon allait mettre tout