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glands d’or, luisaient sur le mur, autour d’une cuirasse de femme, armée de rondelles de fer-blanc à l’endroit des seins, pièce d’armure que, l’hiver précédent, Félicie, encore élève du Conservatoire, avait portée pour représenter Jeanne d’Arc chez une duchesse spirite. Veuve d’officier et mère d’actrice, madame Nanteuil, de son vrai nom madame Nanteau, conservait ces trophées.

— Félicie n’est pas encore rentrée, monsieur Chevalier. Je ne l’attends pas avant minuit. Elle est en scène jusqu’à la fin du spectacle.

— Je le sais : j’étais de la première pièce. J’ai quitté le théâtre après le « un » de la Mère confidente.

— Oh ! monsieur Chevalier, pourquoi n’êtes-vous pas resté jusqu’à la fin ? Ma fille aurait été bien contente si vous étiez resté. Quand on joue, on aime à avoir des amis dans la salle.

Chevalier répondit d’une façon ambiguë :