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Le docteur lui serra la main :

— Bonjour, monsieur Meunier. Nous voyons la nouvelle lune du mois prochain. Nous ne la voyons pas aussi distinctement que la nouvelle lune de cette nuit, parce que nous ne savons pas dans quel ciel gris ou roux elle montrera son derrière de vieille casserole sur mon toit, parmi les tuyaux coiffés de chapeaux pointus et de capotes romantiques, aux regards des chats amoureux. Mais ce lever de la lune prochaine, si nous étions assez savants pour le connaître d’avance dans ses moindres circonstances, toutes nécessaires, nous nous ferions une idée aussi nette de la nuit dont je parle que de celle où nous sommes : l’une et l’autre nous seraient également présentes.

» La connaissance que nous avons des faits est l’unique raison qui nous porte à croire à leur réalité. Nous connaissons certains faits à venir. Nous devons donc les tenir pour réels. Et s’ils sont réels, ils sont réalisés. Ainsi