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dans lequel elle jeta les trois photographies de Chevalier. Elle les regarda flamber, et quand les trois cartes, tordues et noircies, se furent envolées sans forme ni matière, elle respira largement. Elle croyait bien, cette fois, avoir ôté au mort jaloux la substance de ses apparitions et s’être délivrée de l’obsession.

En reprenant son bougeoir, elle vit M. Bondois dont le nez disparaissait sous un rond de cire blanche. Ne sachant qu’en faire, elle le jeta en riant dans la cheminée encore flambante.

Rentrée dans sa chambre, elle se mit devant sa glace et serra sa chemise sur elle, pour marquer ses formes. Une réflexion, qui lui traversait parfois la tête, s’y arrêta cette fois un peu plus longtemps qu’à l’ordinaire. Elle se disait à elle-même :

— Pourquoi est-on faite comme ça, avec une tête, des bras, des jambes, des mains, des pieds, une poitrine, un ventre ? Pourquoi