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Sous ses doigts impatients passaient madame Doulce, couverte de dentelles ; Fagette, éclatante et les cheveux dévorés de lumière ; Tony Meyer, les yeux rapprochés l’un de l’autre et le nez tombant sur les lèvres ; Pradel, à la barbe fleurie ; Trublet, chauve et camus ; M. Bondois, l’œil craintif et le nez roide sur une moustache épaisse. Bien qu’elle n’eût point la tête à s’occuper de M. Bondois, elle lui donna au passage un regard hostile et, d’aventure, lui fit tomber sur le nez une goutte de bougie.

Madame Nanteuil, tout à fait réveillée, s’étonnait :

— Félicie, qu’est-ce que tu as à fourgonner comme ça dans mon armoire ?

Félicie, qui tenait enfin le portrait tant cherché, ne répondit que par un cri de joie sauvage et s’envola de la chaise emportant son mort et, par mégarde, M. Bondois avec.

Rentrée dans le salon, elle s’accroupit devant la cheminée et fit un feu de papier