Page:Anatole France - Histoire comique.djvu/301

Cette page n’a pas encore été corrigée

terrible, c’est que madame Royaumont ne sait jamais bien monter les manches. Que j’ai chaud ! Socrate est un bon médecin. Mais, des moments, il s’amuse à abrutir les personnes.

Tout à coup elle pensa à Chevalier et elle sentit comme une influence de lui qui se coulait le long des murs de la chambre. Elle crut voir que la clarté de la veilleuse en était obscurcie. C’était moins qu’une ombre et c’était inquiétant. L’idée la traversa tout à coup que cette chose subtile venait des portraits du mort. Elle n’en avait gardé aucun dans sa chambre. Mais l’appartement en contenait encore, qu’elle n’avait pas détruits. Elle en fit le compte avec soin et trouva qu’il devait en rester trois : un premier, très jeune, sur un fond nuageux ; un autre, rieur et familier, à cheval sur une chaise ; un troisième, en don César de Bazan. Dans sa hâte de les anéantir, elle sauta du lit, alluma une