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Elle trouva dans ces raisons la force de mépriser et de dissiper ses visions de chiens, de chats ou de personnes vivantes et familières. Mais elle craignait de revoir le mort. Et les terreurs mystiques nichées dans des plis obscurs de son cerveau étaient plus fortes que les démonstrations du savant. On avait beau lui dire que les morts ne revenaient jamais, elle savait bien le contraire.

Socrate lui recommanda cette fois encore de prendre des distractions, de voir des amis, et de préférence des amis agréables, et de fuir, comme ses deux plus perfides ennemies, l’ombre et la solitude.

Et il ajouta cette prescription :

— Surtout évitez les personnes et les choses qui peuvent avoir quelque rapport avec l’objet de vos visions.

Il ne s’apercevait pas que c’était impossible. Et Nanteuil ne s’en aperçut pas non plus.