Tandis que madame Nanteuil ne concevait et n’exprimait que des idées riantes et claires, Félicie devenait sombre, maussade et chagrine. Des plis se creusaient dans son joli visage ; sa voix grinçait. Elle avait connu tout de suite la situation qu’occupait M. Bondois dans sa famille et, soit qu’elle eût préféré que sa mère ne vécût et ne respirât que pour elle, soit qu’elle souffrît en sa piété filiale d’être forcée de l’estimer moins, soit qu’elle lui enviât un plaisir, soit qu’elle éprouvât seulement ce malaise que nous causent les choses de l’amour quand elles se font trop près de nous, Félicie, tous les jours, de préférence durant les repas, reprochait amèrement à madame Nanteuil, par allusions très claires et en termes mal voilés, le nouvel ami de la maison, et témoignait à M. Bondois lui-même, chaque fois qu’elle le rencontrait, un dégoût expansif et une abondante aversion. Madame Nanteuil n’en ressentait qu’une affliction légère et elle excusait sa fille en considérant que