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agréable. Mais, un soir qu’elle était mal habillée et n’avait pas bonne mine, il s’offrit. Elle l’accepta pour faire aller un peu la maison et pour que sa fille ne manquât de rien. Son dévouement lui procura le bonheur. M. Bondois l’aimait et la cultivait ardemment. Étonnée d’abord, elle en fut ensuite heureuse et tranquille ; il lui parut naturel et bon d’être aimée, et elle ne devait pas croire qu’elle en eût passé la saison, quand on lui prouvait le contraire.

Elle s’était toujours montrée bienveillante, d’un caractère facile et d’une humeur égale. Mais jamais encore elle n’avait fait paraître dans sa maison un si heureux génie et de si gracieuses pensées. Douce aux autres et à elle-même, gardant au cours des heures changeantes le sourire qui découvrait ses belles dents et creusait des fossettes dans ses joues grasses, reconnaissante à la vie de ce qu’elle lui donnait, fleurie, épanouie, abondante, elle était la joie et la jeunesse de la maison.