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promenait sur la pelouse avec une jeune femme. Elles se tenaient enlacées, se donnaient l’une à l’autre des violettes à respirer et souriaient.

— Vois ! elle est heureuse, tranquille, cette femme.

Et Jeanne Perrin, goûtant la paix des longues habitudes, allait satisfaite et tranquille, ne laissant pas même paraître l’orgueil de ses préférences étranges.

Félicie la regardait avec une curiosité qu’elle ne s’avouait pas à elle-même et l’enviait de son calme.

— Elle n’a pas peur, elle.

— Laisse-la donc. Quel mal nous fait-elle ?

Et il la prit violemment par la taille.

Elle se dégagea en frissonnant. A la fin, déçu, frustré, humilié, il se mit en colère, la traita de sotte, jura qu’il ne supporterait pas plus longtemps ces façons ridicules.

Elle ne lui répondit rien et recommença de pleurer.