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— Ces grands arbres sont beaux, même sans feuilles, dit-elle ; mais je croyais que, dans cette saison, le chalet était fermé.

Le passeur lui répondit que, par les beaux jours d’hiver, les promeneurs aimaient à aller dans l’île, parce qu’on y était tranquille et qu’à l’instant même, il venait encore d’y conduire deux dames.

Un garçon, qui habitait la solitude de l’île, leur servit du thé, dans un salon rustique, meublé de deux chaises, d’une table, d’un piano et d’un divan. Les lambris étaient moisis, les parquets disjoints. Elle regarda par la fenêtre la pelouse et les grands arbres.

— Qu’est-ce que c’est, demanda-t-elle, que cette grosse boule sombre dans le peuplier ?

— C’est du gui, ma chérie.

— On dirait un animal pelotonné autour de la branche, et qui la ronge. C’est désagréable à voir.