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avaient rendus à la France. Son bisaïeul avait signé l’abandon de Pondichéry à l’Angleterre. Madame de Ligny vivait très correctement avec son mari. Mais, sans aucune fortune, elle menait grand train et ses toilettes étaient une des dernières gloires de la France. Elle recevait dans son intimité un ancien ambassadeur. Le vieillard, son âge, sa situation, ses opinions, ses titres, sa grande fortune rendaient cette liaison respectable. Madame de Ligny tenait à distance les dames de la République, et leur donnait, quand il lui plaisait, des leçons de convenances. Elle n’avait rien à redouter de l’opinion élégante. Robert savait qu’elle était respectable aux gens du monde. Mais il craignait toujours qu’en parlant d’elle, Félicie ne le fît pas avec toute la réserve nécessaire. Il avait peur que, n’étant pas du monde, elle ne dît ce qu’il ne fallait pas dire. Il avait tort : Félicie ne connaissait pas la vie intime de madame de Ligny ; et,